Nous partons un peu à regret de ce magnifique hôtel où nous avons séjourné deux jours, tout était parfait.

Décision est prise de ne plus
prendre l’autoroute gratuite mais les routes secondaires pour découvrir le
Yucatan profond. Une petite halte à Uhamya pour visiter une église à la façade
mujar (style espano-arabe.) L’ensemble est magnifique mais très abimé, les motifs en reliefs sont
vraiment superbes. La route secondaire est parfois agréable mais le plus
souvent nous devons slalomer pour éviter les trous dans la chaussée, parfois le
contournement est impossible et nous devons les traverser quasiment à l’arrêt.
La traversée des villages assez identiques se fait à du 20km/h, topés les uns
derrière les autres. Que dire ? Sont-ils pauvres ? Oui, si l’on
compare nos repères d’occidentaux nantis mais je ne le crois pas selon leurs
habitudes. Leurs anciennes habitations étaient en bois avec un toit de palmes
séchées et juste une porte d’entrée. Aujourd’hui, à côté de la cabane en plus
ou moins bon état, c’est une construction
en béton à toit plat, avec ou sans
fenêtre mais une porte fermée par un cadenas. Ils doivent être moins exposés
aux variations climatiques dans un bâtiment en dur, ils y ont aussi
l’électricité. Le peu qu’on est réussi à apercevoir des intérieurs est très
succinct : une table des chaises ou bancs, un coin pour faire la cuisine
au bois, un grand coin comme autel à la vierge, un coin où sont suspendus les
hamacs. Les mayas sont bien habillés, propres sur eux comme on dit dans le Nord
et semblent bien nourris. Certes nous avons vu beaucoup d’antennes de l’Armée
du Salut mais dans nos pays la pauvreté existe aussi et de plus en plus.
Arrivée à Chichen Itza vers 11h et heureusement seulement quelques voitures au
parking et un seul car de tourisme. Devant l’entrée du site, le long du mur
d’enceinte et le long des escaliers, des dizaines d’étals avec chapeaux,
couvertures, objets souvenirs tous aussi laids les uns que les autres. Nous
sommes hélés, sifflés, abordés dans toutes les langues. Une fois passé l’accueil
et l’arrivée sur le site, un spectacle incroyable : des étalages partout
sur les différents chemins d’accès aux ruines, la vue, l’ouï sont agressés.
Cris de jaguars ou d’oiseaux sortant d’objets taillés, des tissages aux
couleurs vives, … Les ruines en sont véritablement dénaturées, comme si l’on
acceptait que les vendeurs de souvenirs investissent les allées du Château de
Versailles. Certes nous sommes sur le site le plus visité du Yucatan mais
comment a-t-on accepté cela sur un site classé au Patrimoine Mondial par
l’Unesco ! Une honte ! La ville est née vers 450 construite par les
Itzaés, après une phase de déclin au cours du Xème siècle, repeuplement à
compter de l’an 1 000 et apparition du style toltèque, abandon définitif
vers le 12 ou 13
ème siècle. Sur ce site il est maintenant interdit
de gravir les marches des temples n’y même de trop les approcher, des cordes
sont tendus à bonne distance. Le site comporte une zone de style maya-toltèque
dont le Juego de Pelote, l’observatoire, le Temple aux Mille Colonnes. Une zone
de style maya plus ancien mais en moins bon état. Il fait très chaud,
heureusement des coins d’ombre avec des bancs nous permettent de nous reposer
entre deux temples. Nous continuons sur Mérida mais par l’autoroute, les
conditions de conduite du début de journée et la visite nous ont fatigués.
L’arrivée est surprenante, des bouchons, des cris, de la musique et … du monde
partout ! Certes nous comme samedi mais c’est un véritable enfer !
Heureusement l’hôtel est un peu à l’écart. Imaginez tout un quartier commerçant
avec des boutiques souvent sans vitrine, de la musique à fond dans chaque
boutique mais surtout pas la même que le voisin, les sifflets des chauffeurs de
bus ou taxi et la foule. Et, pour compléter le tableau du monde partout, cela
grouille dans tous les sens. Nous terminons sur le Zocalo, un peu plus calme,
mais nous sommes sonnés, KO debout !


La nuit a été chaude et bruyante. André est dévoré par les
moustiques mais moi, rien ! Le bracelet anti-moustique y est peut-être
pour quelque chose. Le Zocalo, à l’écart de l’agitation la veille est
transformé en une immense foire avec vente d’objets divers et de multiples
stands de nourriture. La circulation est interdite tout autour, c’est autorisé
uniquement pour les vélos. D’autres quartiers de la ville sont au même régime
le dimanche. Un petit tour de la ville en calèche pour découvrir les anciennes
maisons coloniales assez excentrées. Visite de la basilique, entre deux messes,
l’intérieur est assez décevant car l’église a été pillée de ses richesses.
Visite des vieux bâtiments autour du Zocalo et de leurs fresques murales.
Après-midi repos. En début de soirée, nous revenons au Zocalo pour voir un
orchestre de musique traditionnelle qui fait danser une bonne centaine de
couples.