Incroyable, romantique, émouvant, magique, le site de
Palenque ! Dans cet écrin qu’est la jungle, découvrir tous ces
temples magnifiques semble irréel. Pas
un bruit, autre que celui des oiseaux, les autres visiteurs semblent aussi impressionnés
que nous et parlent bas. Pas de bus de touristes, une trentaine de personnes au
grand maximum sur le site, chacun profite de cet envoûtant endroit. Même les incontournables
marchands présents ne crient pas, n’imitent pas le jaguar pour attirer le
chaland. Bien sûr, il faut s’imaginer que tous ces monuments étaient blancs
couleur de la pierre dont ils sont construits, les fresques peintes en bleu et rouge et cet
environnement vert foncé, un vrai plaisir pour les yeux. La partie supérieure des temples est très travaillée, certains bas-reliefs
en stuc qui montrent la passation de pouvoir entre le roi Paca et son fils sont très bien conservés. Le Temple des
Inscriptions avec ses 617 glyphes 
(écriture maya) en fait le plus long texte maya trouvé à ce jour. Le
Palacio était une construction surmontée de plusieurs édifices réservé au roi
et aux prêtres. Un immense labyrinthe parcourt tout le temple. Une tour pour
les observations astrales domine le tout. D’autres petits temples et un jeu de
pelote complète l’ensemble. Un peu d’histoire
sur Palenque : la cité commence à se développer entre 300/600 av JC, elle
connaît son apogée en 600/700 sous le
règne de Paca (mort à 100 ans) qui fit construire la majorité des temples
présents sur le site. L’architecture dite « classique » est très
différente des autres sites rencontrés comme Uxmal ou Chichen Itza. Le fils de
Pacal, Chan-Bahlum II, lui succède et continue de développer la cité. Les
recherches effectuées sur le site démontrent que la ville s’étendait environ
sur 2km de long et 750m de large. Puis, peu à peu, le déclin de Palenque
commença, la ville disparut à la fin du 10
ème siècle engloutie par
la jungle. Site redécouvert par un ancien grognard de Napoléon en 1834, les
travaux de déblaiement débute en 1940. Un petit musée intimiste, près du site,
regroupe des copies objets trouvés lors des fouilles.
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un moment de repos dans notre jolie cabane, 
nous prenons la route des cascades de Misol-Ha à une vingtaine de
kilomètres de Palenque. Belles chutes de 30 mètres de haut dans la jungle, le
débit est assez impressionnant. La baignade est autorisée dans une petite
partie du bassin mais nous préférons passer derrière au risque d’être un peu
mouillés aussi. Peu de monde là encore mais une présence militaire et policière
bien visible. Il faut dire que cette cascade se trouve en plein territoire
EZNL, mouvement zapatiste. Nous avons donc payé un droit d’entrée
« rançon » pour le village où se trouve le site et le droit d’entrée
officiel. Vingt pesos (environ 1,20€) ce n’est pas grand-chose pour nous mais
pour eux sûrement le moyen d’améliorer leurs rudes conditions de vie-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Zapatistes :
la révolte des indiens date de 1994 et de l’entrée en vigueur des accords de
libre-échange qui associent le Mexique avec ses voisins du nord, Etats-Unis et
Canada. Les indiens prennent les armes avec pour modèle Emiliano Zapata d’où
leur nom EZLN, Ejercito Zapatista de Liberacion Nacional). Cette guérilla d’à
peine trois à cinq milles indigènes a occupé San Cristobal de La Casas
revendique le droit à la terre, au logement, à la santé, à l’éducation, au
travail et à la justice. La Constitution du Mexique ne reconnait pas
l’existence des indiens alors qu’il représente plus de 10% de la population
soit plus de 10 000 millions de personnes. Suite à la rébellion, le
gouvernement organise une contre-offensive qui fait des centaines de morts.
Depuis 1994 aucune avancée significative n’a eu lieu, ils ne comptent toujours
pas politiquement.